Thérapie EMDR
Eye Movement Desensitization and Reprocessing
Thérapie EMDR
Principes
La thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), est également nommée intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires. L'EMDR est une approche de psychothérapie intégrative qui a fait l'objet de recherches approfondies et s'est avérée efficace pour le traitement des traumatismes* et de nombreux autres problèmes de santé mentale. La justification principale de l'action de l'EMDR repose essentiellement sur l'alliance de processus psychologiques et neurologiques. La thérapie EMDR s'intègre dans un plan thérapeutique, dont elle augmente l'efficacité. Elle permet de: désensibiliser les souvenirs traumatiques*, les anxiétés actuelles ou encore les phobies. L'EMDR permet de traiter les désordres du stress post traumatique* résultant d'un ou plusieurs évènements de vie ayant généré un très grand choc émotionnel et dont la charge n'a pas diminué avec le temps.
Le traumatisme, psychique est l'ensemble des mécanismes de sauvegarde d'ordre psychologique, neurobiologique et physiologique qui peuvent se mettre en place à la suite d'un ou de plusieurs évènements générant une charge émotionnelle non contrôlée et dépassant les ressources du sujet. Il s'exprime très souvent par un état de stress post- traumatique mais également par des troubles de l'humeur, troubles de la personnalité, troubles de l'alimentation, troubles anxieux généralisés, symptômes dissociatifs, troubles psychotiques aigus, maladies liées aux stress , ect...
Quelles sont les étapes de la Thérapie EMDR?
La thérapie EMDR se pratique en huit étapes successives :
1. Diagnostic et planification
La première phase de la thérapie consiste à s'assurer que l'EMDR est un traitement adapté au patient. Un aspect de cette évaluation concerne la capacité de la personne à faire face aux souvenirs de l'événement traumatisant qui seront ravivés pendant la thérapie. Le thérapeute prépare alors avec le patient un plan de traitement.
2.Préparation et relaxation
Le thérapeute doit ensuite préparer son patient à l'EMDR en lui expliquant le déroulement de la thérapie. Il s'assure que le patient maîtrise quelques techniques de relaxation et est capable de contrôler les émotions succédant à une expérience désagréable.
3. Évaluation
La phase suivante permet de déterminer les souvenirs qui feront l'objet du traitement. Pour chaque événement traumatisant conscient ou chaque situation anxiogène dans le présent, liée à un événement traumatisant, conscient ou non, le patient doit choisir une image qui représente l'événement ou la situation, une idée négative associée à l'événement (« cognition négative ») et une idée susceptible d'élever l'estime de soi (« cognition positive »). Le patient évalue alors la validité de l'idée positive sur une échelle numérique. Il associe également l'image anxiogène et l'idée négative et évalue l'ampleur de sa détresse sur une échelle numérique (de 0 - tout va bien à 10 - détresse intense). Cette détresse émotionnelle se traduit par un malaise physique qu'il est invité à localiser sur son corps.
4. Désensibilisation
Le patient continue à penser à l'image traumatisante et à l'idée négative alors que le thérapeute lui demande de suivre avec les yeux des mouvements de gauche à droite. Le patient est encouragé à suivre les associations mentales qui se font naturellement pendant cet exercice et ce sont ces associations progressives qui sont censées être au cœur du traitement, par exemple en ramenant à la conscience des événements oubliés. Cette phase du traitement continue jusqu'à ce que le patient évalue sa détresse à 0 ou à 1 sur l'échelle introduite lors de la phase précédente.
5. Ancrage
La phase suivante vise à associer l'idée positive à ce qu'il reste du souvenir de l'événement traumatisant. Quand l'évaluation de la détresse atteint 1 ou 0, le thérapeute demande au patient de penser à l'objectif fixé en début de séance. Les mouvements oculaires continuent jusqu'à ce que le patient évalue la validité de la cognition positive à 6 ou à 7 sur la première échelle utilisée durant la phase 3. Les étapes 3 à 5 recommencent à chaque séance pour une nouvelle image traumatisante.
6.Bilan corporel (body-scan)
Le patient garde à l'esprit l'événement traumatisant et l'idée positive à laquelle il a été associé durant la phase préliminaire et passe en revue ses sensations corporelles. Le but de cette phase est de repérer des « tensions » ou des « sensations négatives » qui subsisteraient et d'aider à les dissiper toujours à l'aide de séries de mouvements oculaires.
7.Conclusion
A la fin d'une séance, le thérapeute doit faire en sorte que son patient se trouve dans un état émotionnel stable, que le traitement soit terminé ou non. Il prépare également son patient à réagir correctement (relaxation, etc.), au cas où le souvenir de l'expérience traumatisante surgirait entre les séances.
8.Réévaluation
Au début de la séance suivante le thérapeute demande au patient de repenser au but fixé lors de la séance précédente. En fonction des réactions du patient, il évalue l'effet de la thérapie et adapte son déroulement en conséquence. Vers la fin de la thérapie, le patient est invité à tenir un journal concernant les souvenirs travaillés pendant les séances et les associations qui lui viennent à l'esprit en dehors des séances.
Source: Manuel d'EMDR (Intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires)Principes, protocoles, procédures - Francine Shapiro Collection: Développement personnel et accompagnement, InterEditions (fr)
Indications thérapeutiques de l'EMDR (source INSERM)
En 2007, la HAS a recommandé comme traitement de choix de l’état de stress post traumatique la thérapie cognitivo-comportementale centrée sur le traumatisme ou l’EMDR.
Santé mentale :
Dépression, Troubles anxieux, Affirmation de soi/Estime de soi, Deuils bloqués, compliqués ou traumatiques, ...
Troubles somatoformes et psychosomatiques :
Migraines, douleur chronique, douleur de membre fantôme, troubles digestifs, syndrome de fatigue chronique, ...
Troubles dissociatifs de la personnalité
Séquelles psychologiques et relationnelles d’abus physiques et/ou psychologiques